• C'est officiel, je suis enfin interne de gastro !

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  • Je me réacclimate doucement au pays. Les " fried noodles" commencent à me manquer. Néammoins je reste sur mon nuage. La vie est belle, je profite des vacances sans aucune obligation avec une quasi-certitude : à la rentrée je serai un bébé gastro. Cette tranquilité risque d'être un peu mise à mal par le retour en stage qui recommence lundi. Dernier stage de gastro (what else ?) en temps qu'externe, histoire de se rassurer un peu avant l'internat, de se remettre dans le bain et d'évaluer ses connaissances après 2 mois maintenant sans ouvrir un livre. (ce qui ne m'était pas arrivée depuis au moins 2 ans!)

     

    Ce séjour au Cambodge a été très bénéfique et très formateur. Comme je m'en doutais la prise en charge des patients est très différente de celle des pays occidentaux. Non seulement sur le plan technique mais aussi au niveau de la relation médecin-malade. J'étais pourtant dans l'hôpital le mieux équipé du Cambodge. Il disposait d'un scanner et même d'une IRM. Le service de gastro était lui aussi bien pourvu : activité de fibroscopie, coloscopie, échographie, fibrotest et fibroscan. Seulement toute cette technologie est chère et tout est à la charge du patient. (aucune sécurité sociale ni autre chose pouvant y ressembler). La moindre prescription, de la prise de sang à la perfusion est payante.
    Dans mon service, il y avait 4 salles pour accueillir les patients. Théoriquement : une dotée de 7 lits pour les hommes , une avec 8 lits pour les femmes et 2 salles VIP, disposant d'un lit chacune. En réalité, les salles sont mixtes et comportent des fois plus d'une dizaine de lits. Les patients s'empilent, tous accompagnés d'un parent faisant office d'aide soignant : profession inexistante au Cambodge. Ce sont donc les membres de la famille qui veille sur le patient, assure le change et lui prépare à manger. Il n'est pas rare de voir du riz en train de cuire au milieu des lits. Une nuit sans aucun soin coûte environ 15 dollars dans ces chambres. Pour les chambres VIP, c'est plus cher : 60 dollars pour bénéficier d'un lit, un canapé, une télévision et la possibilité d'être accompagné d'au moins 3 personnes.

    Le matin j'attendais le médecin responsable de ma chambre pour faire la visite. Les études en médecine s'effectuant en français, les médecins le parlent assez bien ce qui est appréciable. La communication avec les patients quant à elle fut beaucoup plus houleuse. Je pensais voir beaucoup de clinique et ainsi approfondir mes connaissances sémiologiques mais ce ne fut absolument pas le cas.

    J'ai été étonnée que l'examen clinique ne soit pas répété chaque jour comme on le fait en France. A peine une main posée sur le ventre et on passait au patient suivant. Les visites étaient rapides et se terminaient tôt dans la matinée ce qui me laissait le temps d'aller à l'endoscopie. L'anesthésie étant trop couteuse, les coloscopies s'effectuent sans anesthésie. Même si les patients souffrent, ils ne se plaignent jamais. La prise en charge de la douleur est trop chère et ne fait pas partie des moeurs. 

    J'ai été également surprise par l'absence d'intimité et de huis clos. Des patients égarés entrent et sortent sans frapper dans les salles d'examen ce qui ne choque personne. Les consultations se font dans un coin de la pièce où discutent médecins, infirmiers, étudiants.

    Je n'ai pas trouvé les médecins très empathiques. La relation de confiance médecin-malade n'est pas vraiment mise en avant.

    J'ai quand même vu pas mal de cas interessants, arrivant dans le service à des stades très avancés ou avec des pathologies qu'on ne voit pas en France. J'ai pu aussi assister à la pose d'une sonde de Blakemore et à des ligatures de varices oesophagiennes sur une hémorragie digestive haute active. Le mec pissait la rage!

    Ce stage m'a plu et m'a permis de beaucoup relativiser sur la condition des patients et le système de soin Français, appuyant sur notre condition de privilégiés.

     


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  • Me voilà de retour en France après un voyage vraiment inoubliable. Une très belle récompense.

    J'ai pu en profiter pleinement une fois libérée de la pression des résultats. 21** Un peu après ce que j'espérais. Je ne me plains pas. Je suis quasi certaine d'être gastro et ceci dans la ville que je souhaite. Objectif atteint.

     


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  • Je suis bloquée, coincée dans cet état de flottement. Interdite de projections.Devant moi la lumière d'un avenir idéalisé supposé parfait et derrière, les ténèbres qui me tiennent.

    Suspendue au temps, comme une poussière. Je ne peux qu'attendre. 

    Pour éloigner et dissiper ses pensées désagréables, je prépare mon voyage. Direction le Cambodge pour un mois et demi. Départ le 27 juin. Je vous laisse devinez où, dans un service d'hépato-gastro-entérologie. J'ai hâte et ça me donnera un peu de substance pour alimenter cette page.

    Retour mi août avec en bonus les résultats de l'internat. D'ici là pas d'ordi...

     

     

     

     


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    Il m’est impossible de décrire l’horreur cérébrale et psychique de cette semaine. Je ne trouve aucun mot pour la raconter.

    La semaine dernière, les papiers usés et colorés ont glissé entre mes doigts, le temps d’apercevoir quelques mots clés sans vraiment les imprimer. Je me suis contentée de la photographie rétinienne, plus facile à supporter que d’arrêter. Et j’ai continué.  A peine levée, un tas de papiers infini m’attendait. Je les ai tous terminé un par un frôlant l’œdème cérébral.

     Vint alors la prise de conscience, violente et douloureuse,  de l’état de mes connaissances.  Bâties avec acharnement toute l’année, il ne restait que des ruines. Un gouffre interminable. 

     

    Finalement je n'en ai pas eu vraiment besoin et je ne cesse de me répéter : "Tout ça, pour ça!" Un incroyable gachi.

    Comme on pouvait s'y attendre, je ne suis pas contente de ma performance. Mais pas du tout. J'ai très mal géré mon temps et mon stress. Les sujets étaient atypiques mais je ne les ai pas trouvé spécialement difficiles. Juste bizarres. Mais quand même passer l'internat sans pédiatrie, rhumato, ophtalmo, ORL, psychiatrie, c'est déroutant.

    Aucune question fermée cette année. Ce à quoi je m'étais préparée comme tous les autres.

    J'ai jeté tout mes sujets parce qu'en grande masochiste je serai capable de les regarder et de les refaire.

    Le pire dans tout ça, c'est que je ne suis absolument pas libérée. Je n'arrive pas à prendre conscience. Syndrome de stress post traumatique. J'angoisse encore plus qu'avant ne croyant pas du tout à la victoire finale; figée, repensant à mes oublis idiots et mes changements voués à l'échec.

    Je serai très loin au moment des résultats et c'est mieux comme ça. On verra bien. Vivement le 3 juillet, au moins je serai définitivement fixée.

     


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